le jeu de Ryad dans le match Tchad-Soudan
Le Roi Abdallah en proxy?
Mots-clés : Chine , afrique , ethiopie , petrole , USA , ONU , Arabie Saoudite , Iran , washington , Israel , somalie , soudan
L'Arabie Saoudite a donc invité le Tchad et le Soudan à régler leurs différends dans une station de vacances douze étoiles .
Si cette initiative peut étonner étant donné la distance politique, géographique et historique entre N'Djamena et Ryad, son intérêt et les myriades (sans jeu de mot) de questions que celà soulève risquent d'orienter le regard à nouveau vers les deux grandes puissances en conflit sur l'Afrique .
Tandis que les Français, prisonniers d'accords militaires et anxieux de ne pas être éjectés d'Afrique par les USA continuent de soutenir à bout de bras Idriss Déby, la Chine ne lâche pas Béchir, l'ancien ami du président Tchadien: camions chinois et pick-up japonais, mitrailleuses lourdes, armes légères et munitions, argent (effacement de $80millions de dette), avances sur recettes- le Soudan exporte 7% du pétrole consommé par Pékin qui détient par l'entremise de la CNPC ( Compagnie nationale du pétrole chinois) 40% du plus important consortium d'extraction pétrolière Soudanais, le Greater Nile Petroleum Company.
Soutien diplomatique constant avec les (6) blocages ou freinages de résolutions de l'ONU (même si en raison des Jeux Olympiques de Pékin on peut s'attendre à une légère pression sur Khartoum afin de mettre la pédale douce).
De leur côté les Américains maintiennent la pression sur Khartoum en attirant l'attention sur le Darfour et en poussant pour l'ingérence d'une Force Internationale conséquente, mais il faudrait une grande dose d'angélisme pour croire que seule la compassion motive l'Administration Bush dans cette affaire.
Même si les USA n'avaient pas imaginé que l'affaire tournerait aussi mal à Mogadiscio, les voila de plus en plus indispensables à l'équipe au pouvoir d'Addis Abeba. Désormais,l'implication de Washington dans le conflit Ethiopie -Somalie s'incrit aussi dans leur stratégie globale d'opposition à la politique chinoise en Afrique .
Le but est clair: il faut empêcher la Chine d'obtenir la ceinture Est-Ouest que constitue la ligne Soudan -Tchad-Nigeria.
Si l'on est donc en droit de penser que l'Arabie Saoudite joue le rôle de proxy pour Washington , il ne faut pas négliger l'activité stratégique et diplomatique croissante du Roi Abdallah, qui joue une partition subtile afin de placer son pays en leader du monde Arabe en distançant définitivement l'Egypte afin de pouvoir mener le monde musulman Sunnite uni à la table de négociations avec d'une part, Israël , d'autre part l'Iran .
Celà bouge donc de plus en plus en Afrique , où les acteurs ne cessent de changer de costumes.
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