Iran/Israel au jeu de la chaise musicale
y a t'il de la place pour les deux à Washington?
Convaincus que de bonnes relations entre Téhéran et Washington réduiraient l'Etat d'Israël à un rôle de second plan, les Israeliens ont cherché depuis des années à envenimer tout rapport entre ces deux capitales.
L'intérêt stratégique d'Israël aux yeux des USA peut être parfaitement remplacé par Téhéran, avec de plus quelques avantages que ne saurait procurer un Etat aussi détesté au Moyen-Orient que l'est l'Etat Juif, notamment dans les conflits concernant l'Afghanistan , le Pakistan et la route du pétrole .
Dans les dérapages prévisibles qu'entraînerait une déstabilisation totale du Punjab au Pakistan , il est impossible d'imaginer que l'Inde (qui vient de lancer un message en communiquant sur l'essai réussi du lancement d'un vecteur à capacité nucléaire d'une portée de 250 kilomètres seulement) resterait passive, alors que les massacres de Bombay ont durci l'attitude du sous-continent qui vote ce mois-ci.
Une telle tension serait à peu près ingérable sans la coopération de l'Iran .
On peut parfaitement envisager (c'est en route) un compromis sur le nucléaire iranien qui sauverait la face de Téhéran et des Occidentaux.
A partir de là, une coopération, voire une alliance sont possibles, à condition de régler quelques éléments rhétoriques côté Iranien comme le Hezbollah et les Mudjahidine côté Irakien (lesquels ont déjà été éloignés).
La Syrie est disposée à aider dans ce sens, et la Turquie , qui voit son rôle grandir chaque semaine, prépare activement les manoeuvres nécessaires.
Israel n'a pas de chance dans la mesure ou une réalité de bascule stratégique risque de se produire pile au moment où ses responsables politiques sont aussi mauvais communicateurs à l'extérieur que peu subtils maneuvriers.
Avec l'arrivée concomittante de l'administration Obama et de celle de Netanyahou, une forme de panique s'est emparée dans la dialectique de l'équipe au pouvoir à Tel-Aviv, alimentée par une campagne électorale qui a déroulé des propos si extrémistes que la population israelienne va devoir affronter deux sentiments majeurs: la peur de l'abandon ou la folie guerrière.
Les premières positions du nouveau Premier Ministre à la Knesset ont été d'une maladresse étonnante: il a naïvement cru pouvoir exercer un chantage envers Obama au sujet de la Palestine et en brandissant la menace d'une attaque nucléaire sur ou venant de l'Iran .
Mais si au jour d'aujourd'hui les puissances Arabes (à l'exception de quelques unes) sont de fait rangées du côté de Tel-Aviv, il n'en est évidemment rien des populations; aussi une communication apaisée avec les chiites iraniens passerait-elle mieux qu'une alliance ouverte avec Israel .
D'autant que la tournée à l'étranger d'Obama s'est terminée à Istambul sans passer par la case Tel-Aviv: le message était très clair, et Ahmadinejad a su le saisir.
Netanyahou est considéré par les Démocrates Américains comme un menteur et un politicien instable depuis l'époque Clinton; son alliance avec Lieberman ne fait qu'empirer sa situation.
En conséquence, les services américains de Foggy Bottom et du Général Jones ont déjà communiqués fermement à Tel-Aviv que le fait établi ne passerait pas.
Qu'est-ce que le fait établi? Une attaque israelienne sur Natanz ou toute autre installation nucléaire iranienne ou toute autre opération de provocation, même déguisée en attentat d'Al Qaeda .
Plus la situation au Pakistan se détériorera, plus l'importance d'Israël baissera aux yeux des Occidentaux, des Russes et des Chinois qui craignent plus un conflit atomique entre New-Delhi et Islamabad que de satisfaire les fantasmes d'une classe politique israelienne désormais hystérique.
cet article n'est-il pas un peu caricatural ?
- qu'un compromis sur le nucléaire iranien soit stratégique pour les EU, l'Europe, sans doute.
- qu'Israël ait ou pense avoir à y perdre, est peu probable.
Indépendamment des qualités de communication du gouvernement israélien actuel (qui valent bien néanmoins celles d'Ahmadinejad), il me semble que ses déclarations maladroites ont plutôt des objectifs de politique interne, ou bien visent à augmenter l'intérêt qu'aurait l'Iran à adopter un compromis.
Anonyme | Le Mardi 21/04/2009 à 19:01 | | Répondre