Israël ne sait toujours pas finir
Anecdotique
Soucieuse de réparer son image ternie lors de la guerre du Liban , l'aviation Israelienne veut affirmer à tout un chacun qu'elle voit tout et frappe où elle veut (on imagine que dans pareil cas, l'armée Américaine aurait fait un carnage de civils sans commune mesure).
Elle a à coeur de démontrer son impeccable précision: frapper dans un système urbain où la densité humaine est une des plus importantes du monde est un exploit technique.
Les video distribués sur Youtube attestent en tous les cas que le service communication est très fort... A moins que le spectacle de la destruction -voire l'annihilation- d'êtres humains ne se retourne contre l'envoyeur.
On peut s'étonner de voir Tel-Aviv répéter à peu près la même tactique erronée que celle utilisée lors de la guerre contre le Hezbollah:
- Attaques aériennes massives accompagnées de discours mêlant le "nous étions obligés" "nous n'avons fait que répondre aux attaques""les infrastructures de l'ennemi sont détruites""nous n'en voulons pas à la population", etc etc...
Pourtant, si quelques jours ont suffi pour "assécher" les cibles potentielles, le Hamas n'a toujours pas capitulé ni cessé d'envoyer des missiles de plus en plus loin à l'intérieur d'Israel , et toujours plus précis.
A ce stade,les attaques aériennes devraient théoriquement être suivies d'attaques au sol dans lesquelles la supériorité de Tsahal est censée encore une fois manifester au monde Arabe son infaillibilité.
C'est là qu'Ehoud Barak, qui n'est pas le premier général venu, commence à s'inquiéter: il lui sera facile d'entrer dans Gaza et d'envoyer des troupes d'élite s'emparer de cibles précises, extirper ou éliminer les groupes les plus dangereux puis repartir après avoir laissé un champ de ruines, en signe de punition collective (action considérée comme un crime de guerre, mais pour laquelle Israël a déjà une longue liste de condamnations effacées par le veto US).
Tout porte à croire en ce jour de l'An, que ces objectifs qu'Israel veut frapper continueront d'envoyer des missiles Grad jusqu'à l'intervention des troupes terrestres. A ce moment-là elles reculeront dans les parties les plus peuplées de Gaza, au milieu de pièges anti-tank préparés et aménagés depuis quelques mois, avec pour résultat une rapide augmentation de pertes en hommes et en matériel pour Tsahal .
Si cela se confirmait, Israel ferait appel à nouveau à ses forces aériennes pour dégager les troupes terrestres, avec pour incidence une augmentation drastique des pertes civiles, et finirait devant les risques d'enlisement et la détériotation de ses relations extérieures, par devoir laisser entrer une force d'interposition internationale.
En clair, il lui arriverait ce qui lui est arrivé contre le Hezbollah: une armée qui ne gagne pas contre une milice (ou des partisans) perd, et inversement, une milice qui ne perd pas contre une armée , gagne.
Israel se retrouverait alors coincée au Nord et au Sud entre deux formations victorieuses, haïes par les potentats Arabes Saoudiens, Egyptiens et Jordaniens.
L'entrée en scène du nouveau Président Américain aurait lieu bien trop tard pour influer sur le résultat, laissant le Moyen-Orient à nouveau vulnérable à l'incompétence crasse de l'équipe actuelle.
C'est sans doute pourquoi Sarkozy tente de damer le pion à Condoleezza Rice pour placer son cessez-le-feu à vocation de prestige personnel.
Israël n'aura pas avancé d'un pouce et prouvé son aveuglement politique, Abbas aura démontré qu'il était le fantoche honteux que nous déplorons depuis des années, et le Hamas aura gagné (si ce n'est déjà fait) ce qu'il recherche avant tout: le respect d'Israël .
Combien de morts pour un tel résultat?
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