Fév. 09
04
Kaboul via Téhéran
Moins de troupes statiques et plus d'actions tactiques
Après des mois de proclamations viriles sur l'Afghanistan , destinées en partie à contrebalancer la vision pseudo-pacifiste que pourraient renvoyer ses plans de retraits d'Irak
, le Président Barack Obama devrait revoir sa copie.
Son intention de doubler les effectifs américains en Afghanistan se heurte à toutes sortes d'obstacles, que le mauvais tour joué récemment par les Russes au Kyrghiztan met encore plus en relief.
- Il n'y a tout simplement pas dans l'immédiat de logements ni d'infrastrucures de commandement pour 30 000 soldats de plus. En effet l'Afghanistan
, à la société principalement rurale n'est pas un pays moderne et urbanisé comme l'Irak
: pas de routes, pas d'alimentation électrique, pas d'eau, pas d'industrie du bâtiment. Un délai d'un an semble obligatoire pour intégrer l'énorme logistique indispensable au nombre de troupes envisagées initialement par Obama.
- Plus la présence de forces étrangères est visible, plus elle rebute la population locale.
- Le choix de l'augmentation des postes fixes et le maillage du pays par citadelles augmente la probabilité de la chaîne attaque Taliban
/recours à l'aviation/pertes civiles collatérales importantes/remontée de la popularité des Taliban
.
- Plus l'Amérique s'attaque - même par drones interposés- à des cibles en territoire pakistanais, plus ardu se fera l'approvisionnement depuis ce pays, et plus Islamabad risque de basculer vers l'anarchie.
- Les questions logistiques arrivent déjà quasiment à saturation.




Si cher qu'il n'en est pas question, même si - et d'autant que- comme on le verra dans un prochain article la Russie

Cependant, un petit effort d'imagination et une souplesse qui était interdite à l'équipe Bush pourraient renverser la donne.
A condition que le président Obama écoute certains membres de son entourage et utilise son immense popularité, une modification majeure de l'approche anti-talibane est envisageable avant la défaite.
La première manoeuvre
C'est évidemment le rapprochement avec l'Iran




Ce rapprochement est souhaité très fortement par l'Inde



Cette approche, qui aurait des répercussions fondamentales, prendra néammoins beaucoup de temps. Peut-être trop. Elle doit cependant être recherchée.
La deuxième manoeuvre
C'est l'abandon de la stratégie de force d'occupation, à laquelle s'est désormais réduite la présence Occidentale: on cerne les grandes villes, on matraque tout ce qui est sur le chemin, on s'acoquine avec les politiques les plus corrompus et inefficaces, et on ne règle pas la situation des seigneurs de la guerre, par ailleurs rois de l'opium.( A ce sujet, notons que la solution proposée sur ce site fin Octobre 2008 est en train de recevoir une certaine attention à Washington

Au profit de quelle stratégie?
On sait que 4 à 5000 hommes de forces spéciales constitueraient une menace beaucoup plus efficace que rajouter 30 000 troupes confinées aux rôles de convoyage ou de sentinelle.
Sans réduire ostensiblement les positions déjà occupées, le passage à une augmentation et une réorientation radicales des opérations secrètes semble à la fois plus économique du point de vue logistique, plus efficace en terme de contre-terrorisme puisqu'elle reviendrait à réellement inquiéter tous les groupuscules qui prolifèrent aussi bien en Afghanistan

Militairement, ce serait la reconnaissance que ce début de siècle nécessite une adaptation drastique des tactiques du fort au faible, et que les expériences à cet égard seraient enfin mises en pratique à une échelle encore jamais testée.
Politiquement, ce serait un tournant aussi bien au niveau local qu'international.
Quant à changer la société Afghane en construisant des hopitaux, des écoles et le reste, cela demeure une vision trop éloignée de la réalité historique locale, dont le rythme est si différent du reste du monde.
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