L'Iran mal ciblé (1)
comment augmenter le prix du pétrole
"Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée"
Alfred de Musset
Depuis des semaines, les signes de tension grave à l'encontre de l'Iran se multiplient: manoeuvres Israeliennes impliquant une centaine de chasseurs-bombardiers et leurs ravitailleurs en vol, délaration extrêmement violente de Shaul Mofaz (ex-chef d'état-major Israelien) sur "l'inévitabilité" d'une attaque, rumeurs savamment distillées selon lesquelles G.W.Bush aurait donné son feu vert à E.Olmert lors de leur dernière entrevue, discours dramatisé de N.Sarkozy à la Knesset... A quoi l'on peut ajouter l'intéressant article du chef du Foreign Office, Mr. Miliband, appelant les deux camps à une modération réciproque.
Les partisans de la théorie du complot (presque une institution aux USA
) s'alarment: Bush et Dick Cheney auraient décidé de finir en beauté et, en démarrant une guerre incontrôlable juste avant les élections, de s'offrir soit une prolongation non prévue par la Constitution, soit favoriser l'élection d'un McCain qui serait alors entouré des pires va-t'en-guerre Républicains au détriment d'un Obama jugé trop mou et qui, depuis deux semaines, additionne les déclarations macho et inexactes pour montrer qu'il saurait être un commandant en chef.
Les modérés sur ce dossier (Allemagne, Espagne, Angleterre, Chinois, Russie ), voire les Turcs
qui ont entamé des manoeuvres militaires communes anti-PKK avec l'Iran
ne font aucun commentaire public, mais on peut imaginer qu'ils mettent en avant, avec raison, tous les arguments pour faire baisser la tension.
Que se passerait-il si les Israéliens -avec l'assistance des satellites et de la logistique Américains-, frappaient des objectifs jugés nucléaires en Iran ?
- Tout d'abord, ils ne pourrraient les détruire tous puisque ceux-ci sont disséminés sur plusieurs dizaines de sites dont certains très profondément enterrés (on a vu lors de l'invasion de l'Irak
que les fameuses bombes à pénétration souterraine américaines n'étaient pas si efficaces que çà).
- Cela ne ferait que retarder l'achèvement du programme Iranien, et renforcer la détermination de Téhéran de posséder la bombe.
- Politiquement, alors que des élections se profilent, il est certain qu'une agression extérieure profiterait aux éléments iraniens les plus conservateurs, et sans doute à l'actuel Président pourtant en situation de faiblesse.
- Militairement les Iraniens, qui ont prouvé à la fois leur savoir-faire et leur courage, n'hésiteraient pas à employer la stratégie mise au point durant la guerre avec l'Irak
et considérablement améliorée depuis: l'emploi de vedettes ultra-rapides, par essaim de plusieurs dizaines pour attaquer porte-avions, destroyers et tankers occidentaux pris dans la nasse du Golfe Persique. Certaines de ces vedettes seraient à n'en pas douter utilisées en kamikaze.
- Enfin, il suffirait de couler un supertanker près du Détroit d'Ormuz pour verrouiller l'accès, enfermant pour longtemps deux flottes US, deux flotilles européennes et quantité de pétroliers.

Le prix du baril de pétrole

Ni la Chine




Pourtant, sachant celà, certains hommes politiques continuent d'envisager cette option, certains officiers supérieurs (principalement les responsables de l'aviation Israelienne et Américaine, pas encore convaincus que l'attaque aérienne ne suffit pas à résoudre un problème politique) continuent de prétendre que deux des meilleures armées du monde peuvent amener un pays tel que l'Iran

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