l'Orient Extrême...ment (1)
Un temps mort lourd de préparatifs
En Occident, si l'on parle beaucoup de l'Extrême Orient c'est principalement en termes d'économie, de finance, d'industrie, de gestion de la dette et des monnaies.
D'influence et d'idéologie aussi certes, mais presque toujours dans une perspective confinée aux aspects du négoce.
Pourtant il serait foncièrement erroné de croire que l'actuelle posture de chien assis prise tant par les Chinois, les Taiwanais et les Coréens (Nord et Sud) que les Japonais signifie qu'aucune alerte, aucun danger ne menace.
Le très prochain procès à huis clos de l'ancien Maire de Shangaï, pourtant proche de Jiang Zemin indique que les coudées de Hu Jin tao et Wen Jia Bao sont on ne peut plus franches: les élections chinoises d'Octobre devraient donc reconduire et considérablement renforcer l'équipe actuelle.
C'est ainsi que le projet de reprise de Taïwan parvient maintenant tout en haut de la pile des dossiers sur lesquels travaillent les responsables de la géostratégie Chinoise.
Obligatoirement repoussé à la suite des Jeux Olympiques, l'invasion ou ultimatum de l'ancienne Formose implique une amélioration fondamentale des infrastructures ferroviaires, aéroportuaires et routières du pays, toutes choses actuellement mises en avant dans l'actualité qui rapporte les fabuleux contrats signés tour à tour par les Occidentaux.
Beaucoup repose sur la fenêtre temporelle favorable à la Chine
Le plan en effet repose sur la rapidité d'exécution: il faut que Taïwan capitule avant l'arrivée des porte-avions US, si possible sans que les sous-marins Chinois ne soient forcés de les retarder en les attaquant. Le Politburo estime pour certain que, placés devant le fait accompli, les Américains ne risqueront pas un conflit démesuré, d'autant que les 1300 milliards de dollars détenus par Pékin et la simple menace de ne plus financer le déficit de Washington ont une valeur guerrière égale à un nombre incalculable de divisions de tanks, d'escadrilles de bombardiers ou de têtes nucléaires.
Tous les voisins de Pékin le savent, mais chacun diffère sur l'année fatale, même si les paris sont massivement ouverts en faveur de la prochaine législature.
Cinq ans donc.
Leurs yeux se tournent avec quelque appréhension vers la seule autre alternative locale, le Japon, et celà d'autant plus que Tokyo a ouvert récemment une ligne de communication stratégique avec l'Inde .
Nous parlons donc là de plus de deux milliards et demie de gens concernés par les répercussions qu'aurait l'investissement d'une île-Etat de 23 millions d'habitants.
D'un simple point de vue historique, si l'actuelle Chine fait peur par son ampleur et son ascension apparemment inarrêtable, le Japon traîne toujours derrière lui un passé haï et d'autant plus redouté qu'aucun signe de "repentance" n'est venu rassurer ses voisins proches ou éloignés sur ce que serait l'attitude de Tokyo en cas de conflit.
Quoiqu'il en soit, Pékin et Tokyo réarment de plus en plus vite, et de plus en plus en profondeur.
A l'arrivée des nouveaux chasseurs-bombardiers Chinois modernes, rapides et peu chers à fabriquer; à la mise à disposition des nouveaux fusil-mitrailleurs, du nouveau système de communication inter-armes et des nouveaux systèmes de brouillage répond l'impressionnante montée en puissance de la marine de guerre Nippone, une arme traditionnellement très efficace et historiquement comparable à celle de l'Angleterre, autre île combattante. Répond aussi l'accélération de la miniaturisation des missiles japonais et de leurs charges explosives (pour l'instant) classiques.
L'actuel Premier Ministre, Abe, est en pleine déconfiture. Mais c'est son étonnante incurie gouvernementale qui est en cause et aucunement son idéologie politique et son programme de révision de la Constitution afin d'en finir avec le mythe bridant des Forces d'auto-défense : les Japonais pensent qu'il est plus que temps de bâtir une véritable armée .
Un sentiment renforcé par la déconfiture militaire de ceux sur qui le pays s'abritait jusque-là: les USA .
Le pacifisme Japonais vit ses derniers beaux jours; l'Asie sent souffler la première bise du Vent Divin.
Nous verrons dans un prochain article quels autres acteurs se profilent, quelles autres cibles demeurent cachées, et quels renversements sont envisageables.
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