Les USA sans Bush, c'est mieux?
quelques doutes
Toutes les études internationales - et tout récemment la très fiable Pew- indiquent que le monde s'attend à une améliioration des relations du monde avec l'Amérique du Nord, et vice-versa (la même étude Pew place d'ailleurs la Chine en position de superpuissance unique de remplacement dans une assez forte porportion chez les sondés de 24 pays).
Depuis un an même, résultante de l'intérêt qu'a suscité dans le monde la campagne Américaine des primaires, l'image des USA aurait légèrement remonté, un facteur dû principalement à l'idée généralement admise que le départ de l'actuel occupant de la Maison Blanche ne peut qu'être positf (sous-entendu: même les Américains ne pourraient trouver un président pire que ce 43ème exemplaire).
Les principaux domaines dans lesquels on attend de l'un ou l'autre des candidats une amélioration probante sont, dans le désordre:
- la lutte contre le réchauffement climatique
- la guerre en Irak
- la guerre en Afghanistan
- le conflit Israelo-Palestinien
- un meilleur contrôle de l'économie américaine, dont les hauts et les bas influent sur le reste du monde
- une régulation des finances, dans l'espoir que certains mouvements spéculatifs ne puissent mettre en danger le soi-disant équilibre mondial, notamment sur les matières premières
- le redémarrage d'une Amérique plus conviviale, inventive et généreuse.
Ceci nous semble peu réaliste.
D'abord, parce que même si le pouvoir d'un Président des Etats-Unis d'Amérique est immense, les dégâts causés par son ou ses prédécesseurs ne sauraient être effacés d'un coup de balai: la haine et le sentiment d'injustice initiés chez un enfant ou adolescent peut durer bien au-dela des actions, si vertueuses soient-elles, de ses successeurs. Il en est de même pour une population, un pays, un continent.
Ensuite, parce que quelles que soient les incompétences, préjugés, illusions, ignorance, corruption d'esprit ou calculs mesquins d'un Président, il faut bien admettre que le Président Bush a été suivi par ses compatriotes parfois avec fanatisme, souvent avec enthousiasme, quelquefois avec résignation ou lâcheté.
Il faut se souvenir que si le débat politique a été intense, que de nombreuses voix de la société civile (et même de certains officiers en retraite), la classe politique dans son ensemble a voté pour la guerre en Irak et, (presque pire encore) pour le Patriot Act, une loi qu'on ne peut qualifier que totalitaire permettant tous les débordements discriminatoires et inquisiteurs possibles.
Il convient de se rappeler que la presse Américaine n'a commencé à fouiller dans les invraisemblances des déclarations présidentielles et vice-présidentielles, dans les comportements peu clairs de membres éminents de la Maison Blanche, qu'au moment de l'affaire Plame, cette femme membre de la CIA et épouse de l'Ambassadeur Wislon que l'on avait voulu punir pour avoir dit clairement que Saddam Hussein n'avait jamais contacté le Niger pour lui acheter de l'uranium.
Il faut surtout se souvenir que cePrésident manipulateur, menteur, incompétent et diviseur a été réélu.
Bref, une fois Bush parti, resteront des dizaines de millions d'Américains peu gênés par Guantanamo, par les massacres et tortures en Irak , par les inombrables dommages collatéraux en Afghanistan et par la diabolisation du Hamas, mouvement démocratiquement élu, ou indifférents à l'utilisation pourtant interdite de munitions américaines à retardement sur des populations civiles par l'armée Israelienne lors de la guerre du Liban .
Mais tout çà, n'est-ce pas, c'est le passé.
Réjouissons-nous.
Alors pourquoi l'assurance de l'arrivée d'un nouveau Président ne nous rassure-t'elle pas plus?
La récente déclaration du Sénateur Obama devant l'organisation pro-Israelienne la plus influente selon laquelle il défendrait avec vigueur et détermination la permanence du statut de Jérusalem comme capitale de l'Etat d'Israel est quelque peu troublante.
D'abord parce que presque tous les pays du monde, y compris les USA , ne reconnaissent pas le statut de capitale à Jérusalem, mais à Tel-Aviv.
Ensuite parce que c'est justement une des revendications majeures des Palestiniens que d'instaurer à Jerusalem-Est ce statut pour leur propre futur Etat.
Enfin parce que le message envoyé aux pays arabes est on ne peut plus décourageant: pour eux, plus la politique américaine change, et plus c'est la même chose.
Le Sénateur MacCain, pour sa part, n'a pas manqué récemment de commettre une nouvelle preuve de ce que pour lui les musulmans sont tous à mettre dans le même panier en déclarant en direct que Ben Laden était l'allié de l'Iran . Même si, toujours en direct, un assistant est venu lui souffler que Ben Laden nourrissait à l'égard des chiites une haine égale à celle qu'il cultive pour les juifs, ça faisait beaucoup dans la même journée de la part des futurs maîtres de la Maison Blanche.
Enfn, à nous de choisir.
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