Lybie: l'exposition de faiblesses européennes
Depuis environ deux mois qu'ont commencé les opérations militaires légales, illégales, ouvertes, dissimulées de l'Occident contre le régime de Kaddafi, plusieurs éléments inattendus des Etats-majors Anglo-Français sont apparus, à la grande désolation des chefs militaires et autres ministres, présidents et consorts.
L'oeil et les oreilles
Tout d'abord, le système de reconnaissance satellitaire européen demeure trop parcellaire pour couvrir quelque zone que ce soit en 24/24.
Dans une stratégie militaire d'ensemble reposant sur la supériorité technique une telle faille est considérable: nous ne sommes plus au XVIIIème siècle où les armées d'Europe cessaient le combat au soir tombant pour dîner et dormir.
D'autant que les opérations militaires de ces deux pays sont toutes des Opex et se doivent de prendre en considération les décalages horaires.
Le mulet
Ensuite, -et si on le savait déjà, le rappel est plus flagrant encore- le système de soutien logistique demeure trop faible pour se passer de l'énorme machine US. On se demande d'ailleurs si l'arrivée prochaine des gros porteurs A 400 (du moins les exemplaires qui seront finalement livrés malgré les restrictions budgétaires) permettra de renverser la vapeur.
La poudre
Plus grave on s'est aperçu qu'après environ deux semaines de sorties aériennes les munitions dites intelligentes venaient à manquer. Les ordres ont donc été donnés de réduire les frappes.
Ceci provoque deux graves questionnements:
- Comment les deux plus grandes puissances militaires européennes peuvent-elles espérer protéger leurs propres nations en cas d'attaque si elles n'ont pas suffisament de munitions aériennes en stock pour réduire un petit pays comme la Lybie, dépourvue de pièces détachées et considérée comme puissance de cinquième rang?
- Quel degré de compétence doit-on accorder à des états-majors incapables d'évaluer correctement un rapport de forces avec un pays qu'ils connaissent assez bien:rappelons que les Français continuaient de procurer une aide à la maintenance des aéronefs lybiens par livraison de certaines pièces détachées puisque le principal avionneur avait entamé des démarches pour vendre son Rafale; rappelons aussi que les Britanniques entraînaient les forces spéciales Lybiennes jusqu'en 2008?
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