Tourner en rond fait (aussi) revenir en arrière
l'Ethiopie prise dans un cycle infernal
Mots-clés : Afrique , Chine , coree_du_nord , somalie , gain_strategique , afrique_du_sud , Armée
Décidément l'Ogaden ne porte pas chance aux interventionnistes: plus de trente ans après Syaad Barré, cette province que se disputent l'Ethiopie et la Somalie revient en tête de l'actualité.
De la boîte de Pandore imprudemment ouverte par Washington sortent petit à petit des éléments indésirables.
Après avoir poussé l'Ethiopie à intervenir en Somalie (en finançant au passage l'achat d'armes auprès de la Corée du Nord ), les USA ont entrepris de déstabiliser plus largement qu'ils ne l'escomptaient cette région du monde: l'Erythrée est intervenue en laissant le Front de Libération de l'Ogaden s'attaquer à une entreprise chinoise de forage pétrolier, tuant des dizaines d'Ethiopiens et plusieurs Chinois et en kidnappant plusieurs.
Meles Zenawi peut prendre la posture de l'outragé, il sait qu'il est allé trop loin.
De plus en plus embourbé (c'est une expression: les Somalis aimeraient surement voir de la boue) à Mogadiscio où comme prévu, faute de gain stratégique aisément disponible, on se tire dessus à coups de canons et de mortiers en pleine ville (le taux de mortalité quotidienne chez les civils est en train de rejoindre celui de l'Irak ), l'Armée d'Addis-Abeba va devoir faire face à une intervention Erythréenne qui risque de trouver des alliés du côté du radicalisme musulman soi-disant chassé par l'installation du gouvernement provisoire.
L'Ethiopie n'est pas prête pour celà et va donc dépendre de Washington , devenant ainsi son proxy.
Pourtant cette fois-ci la cible apparente est la Chine , qui pour des raisons stratégiques et commerciales n'a cessé d'améliorer les infrastructures de l'Est (Kenya, Soudan, Zimbabwe, Zambie) comme de l'Ouest Africain (Angola, Sierra Leone, Liberia) s'emparant petit à petit de positions jusque-là chasse gardée Occidentale.
On sait que Pékin a absolument besoin de temps pour parvenir à un niveau de force suffisant pour s'assurer la paix nécessaire à son expansion, ce que Washington n'est pas près à lui accorder.
Cette manoeuvre, plutôt qu'un geste très sophistiqué des services américains serait-elle une façon Erythréenne voire radicale Islamiste, de faire monter le prix pour s'assurer un statut d'allié, sachant que les Chinois ne sont pas du tout populaires?
S'il en était ainsi, vu le caractère mercantile des opérations armées sur la Corne de l'Afrique , l'engrenage est assuré: les différents belligérants Africains se seraient procurés de fantastiques appuis financiers.
Au prix d'une prochaine augmentaion, importante, de pertes civiles et de destruction du tissu social.
Un sujet qui n'affecte pas les états-majors, Américains ou Chinois.
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